Complexes

Les complexes, une estime de soi en souffrance

Comment s'en affranchir ?


« Un complexe, c’est un doute qui se transforme en douleur. » Christophe André

 
Dans une société qui valorise le culte de l’apparence, le conformisme et une pseudo-perfection inatteignable, les complexes sont aujourd’hui de plus en plus courants. Mais c’est aussi parce qu’ils sont liés à des failles profondes de l’estime de soi qu’ils se manifestent. S’il est parfaitement normal (et sain !) de douter de temps en temps, de ne pas être totalement satisfait de soi, cela n’est pas censé devenir douloureux pour autant. Et pourtant, nous y sommes de plus en plus sujets.

Qu'est-ce-qu'un complexe ?

C’est lorsqu’une personne focalise de manière obsédante et douloureuse sur un détail de son corps ou de sa personnalité. Le jugement émis est dur et intransigeant et va perturber le bien-être moral et influencer les comportements sociaux. En réalité, bien que le mal-être soit concentré sur une petite partie de l’être, c’est l’ensemble de l’estime de soi qui souffre. Le complexe est donc révélateur d’une problématique profonde.

Les complexes engendrent un sentiment de honte, l’une des émotions les plus destructrices pour l’estime de soi. Ils témoignent toujours de la certitude obscure et douloureuse d’une « insuffisance de soi ». Bien davantage que la réalité du complexe, c’est la conviction profonde que les autres ne voient que lui et que de lui dépend notre valeur.

Des complexes divers et variés

Un sondage sur le sujet, réalisé par le magazine Psychologies, a montré que ce dont on doute le plus, c’est de sa culture (70% dont 10% doutent « souvent »), de ses capacités à s’exprimer correctement (69%), de ses capacités intellectuelles (67%), de son aspect physique (54%).

Il y a les complexes du « trop de » (graisse, poils…), du « pas assez » (cheveux, taille, muscles…), ceux du « pas comme il faudrait » (peau, nez, seins…), les « je ne sais pas exactement quoi mais ça ne va pas », ou même un complexe global d’infériorité. Notre cerveau déborde d’imagination dans ce domaine !

Alors, que faire ?

S’il n’y a bien évidemment pas de solution miracle, il existe un ensemble d’efforts à mettre en œuvre pour faire reculer ces complexes qui vous gâchent la vie. Etant aggravés par les attitudes de soumission envers les peurs qu’ils génèrent, il faut donc combattre tout ce qui va dans leur sens, et notamment nos automatismes et réflexes.

1ère étape : prenez du recul
  • Examinez votre passé : quelles sont les remarques désobligeantes que vous avez entendus dans votre enfance ou adolescence ? Vos parents ou votre entourage étaient-ils eux-mêmes complexés ? Avez-vous vécu des événements qui ont généré ces complexes ? Et quelle est votre situation actuelle : entourage, expériences, etc… ?

  • Revenez sur les raisons qui font que vous n’aimez pas telle partie de votre corps ou tel aspect de votre personnalité, puis regardez autour de vous. Observez les autres, non pas pour vous comparer, car la comparaison est toujours néfaste, mais observez, et voyez que ces particularités existent chez de nombreuses autres personnes. Et mieux encore, observez aussi comment ces personnes vivent avec ces défauts et en font parfois un réel atout.

  • Elargissez autant que possible votre regard sur vous-même. Dans un carnet, notez tous vos atouts et qualités, ce que vous aimez chez vous, tous les compliments que l’on a pu vous faire. Prenez ainsi conscience de la globalité de votre personne, afin de défocaliser votre regard de cette petite partie de vous-même que vous n’aimez pas et qui ne représente pas la globalité de votre être.
2è étape : ouvrez le dialogue
  • Parlez de vos complexes avec les autres. Evidemment, cela peut vous sembler extrêmement difficile puisque les complexes se nourrissent de ce sentiment de honte qu’ils suscitent. Cependant, en parler reste le plus efficace remède. Choisissez des personnes proches que vous savez bienveillantes et ouvrez-leur votre cœur à propos de votre souffrance.

  • Et écoutez-les vraiment quand ils vous rassurent ! L’avis positif des autres reste bénéfique même lorsque vous avez du mal à y croire. Faites l’effort de vous les remémorer régulièrement, car même si cela ne guérit pas le complexe lui-même, cela amorce dans votre cerveau une nouvelle croyance positive et bénéfique pour vous. N’hésitez pas à les noter dans un carnet.

3è étape : jetez-vous à l'eau
  • C’est la solution la plus efficace et l'étape la plus importante, à mettre en place dès que vous vous en sentez prêt. Confrontez-vous à votre complexe, et ainsi à toutes les émotions qui lui sont liées. Faites-le toujours progressivement et sans violence avec vous-même. Peu à peu, des mécanismes d’atténuation progressive de la réponse émotionnelle vont affaiblir les pensées obsédantes qui accompagnent le complexe.

Auteur : Céline Nickel
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Biblio : "Imparfaits, libres et heureux" de Christophe André ; www.psychologies.com
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